Sans réaction !

… et vous n’avez pas dansé ;… et vous ne vous êtes pas lamentés

Matthieu 11 v 17

Il ne s’agit pas d’être un « impulsif spirituel » au point de réagir sans réflexion ni prise de conscience des faits et de l’action, mais de ne pas être non plus dans la léthargie et le sommeil spirituels. Je pense à quelques personnages bibliques. Tout d’abord, l’histoire de ces neuf lépreux qui ont été guéris par Jésus (Luc 17 v 11 à 19) et qui n’expriment aucune réaction de reconnaissance à l’égard du Christ. L’Évangile relate aussi la demande d’un jeune homme s’adressant à Jésus pour avoir la vie éternelle et qui est sans réaction lorsque notre Seigneur lui dit ce qu’il faut faire. Être sans réaction, c’est laisser faire les choses, c’est se laisser aller au point d’être comme en roue libre ! C’est aussi poursuivre sa pensée et ses idées alors que par la grâce de Dieu, notre vie vient d’être éclairée ou bénie par Dieu. Être sans réaction, c’est laisser faire les circonstances au lieu de suivre le Maître des circonstances, c’est baisser les bras au lieu de venir vers Celui qui a un bras puissant (lire Deutéronome 9 v 29, Ps 89 v 14 et Ps 136 v 12).

Du temps des juges, nous voyons par moments Israël sans réaction face à l’adversité. Au chapitre 6 v 2 du livre des Juges, il est écrit « La main de Madian fut puissante contre Israël. Pour échapper à Madian, les enfants d’Israël se retiraient dans les ravins des montagnes, dans les cavernes et sur les rochers fortifiés » et au verset 6 « Israël fut très malheureux à cause de Madian ». Pendant un certain temps, le peuple d’Israël était fataliste et résigné au point qu’il laissait l’ennemi faire ce qu’il voulait de leurs récoltes. Le fruit de leur travail et de leurs semences profitait à Madian. Étant sans réaction, Israël était sous le joug de l’ennemi… Certains pourront dire que le peuple d’Israël se retirant dans les cavernes et les rochers exprimait une réaction, mais cela était plutôt une fuite qu’une réaction constructive. Ces lieux de « refuge » sont l’image des solutions humaines et charnelles dans lesquelles nous savons nous réfugier en ne faisant en fait que subir la situation. Les enfants d’Israël crièrent à l’Éternel qui appela Gédéon pour qu’il se lève. Lorsque Gédéon a obéi à Dieu (il n’est pas resté sans réaction !) les gens de la ville (verset 28) ont été outrés que l’on détruise l’autel de Baal. Quel drame quand le peuple de Dieu est sans réaction face à l’œuvre de l’ennemi, le Malin, et qu’il est prêt à défendre les causes du diable ! Que nous puissions comme Joas, père de Gédéon (verset 31), avoir des paroles pleines de bon sens et de droiture spirituelle, et remettre chaque principe biblique à sa place.

Le comportement d’Adam face au serpent (Genèse 3) nous montre encore une fois qu’être sans réaction face à l’adversaire est lourd de conséquences pour notre âme et pour notre être tout entier aussi. Il laissa le serpent discuter et « négocier » avec sa femme. Le verset 6 nous dit qu’Adam était auprès d’elle puisqu’il mangea, lui aussi, du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il a été sans réaction devant les paroles du serpent, ainsi que devant les pensées changeantes de sa femme qui trouva que l’arbre n’était pas si mauvais que ça ! (verset 6). Il a été sans réaction devant le fruit tendu par Ève. Certaines personnes (surtout les hommes…!) accusent rapidement la femme face à la chute et à la désobéissance du premier couple, et par là de l’être humain ; mais si Adam avait été réactif, il en aurait été certainement autrement. Ce passage nous montre que les maris ne doivent pas être passifs spirituellement, mais assumer leurs responsabilités, celles qu’ils reçoivent de Dieu exclusivement. Être sans réaction, c’est ne point prendre ses responsabilités, c’est refuser de faire les choix de Dieu, c’est vivre selon les propositions humaines et charnelles, et non sur la base d’une conviction renouvelée par l’Esprit de Dieu. N’oublions pas que ces choses ont été écrites pour notre instruction (1 Corinthiens 10 v 11).

Dans le livre des Lamentations de Jérémie au chapitre 4 v 4 il est écrit « Les enfants demandent du pain et personne ne leur en donne… ». Dieu reproche que personne ne « se bouge » (En révélant cette réalité, Dieu souhaite une réaction !). Ne pas chercher Dieu face à un problème, ne pas se mettre à la disposition du Seigneur Jésus qui souhaite que des ouvriers se lèvent, ne pas chercher à donner nous-mêmes à manger comme Jésus le dit aux disciples avant la multiplication des pains et des poissons est dramatique. Peut être que si nous sommes sans réaction face à ce que Dieu nous demande, c’est que notre cœur et notre esprit se sont centrés sur nos besoins personnels ou que notre œil n’est plus en bon état (Matthieu 6 v 22) !

Pour conclure au sujet du verset de référence, je dirai qu’il est important de
considérer le reproche que Jésus fait à cette génération, car c’est à la nôtre aussi qu’il l’adresse.
Si Dieu nous appelle à la repentance, faisons-le ; s’il nous appelle à la louange, faisons-le ; s’il
nous appelle à l’évangélisation, faisons-le ; s’il nous appelle à l’unité, faisons-le ; s’il nous appelle
à changer nos habitudes, faisons-le ; s’il nous appelle à garder le silence, faisons-le ; s’il nous
appelle à faire quelque chose, faisons-le. Assurément, Dieu ne parle pas pour ne rien dire.

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